Plus de 60% des communautés recensées à Genève en 2013 sont des minorités religieuses, c’est-à-dire qu’elles sont numériquement minoritaires en termes de membres et occupent une position non dominante en termes de pouvoir, de statut et de reconnaissance. À Genève, seules les Églises protestante réformée, catholique romaine et catholique-chrétienne bénéficient d’une reconnaissance juridique particulière. Néanmoins, la question des droits des minorités religieuses est une préoccupation ancienne de la Suisse qui a adopté dès 1874 des articles constitutionnels garantissant à chacun le droit de choisir et professer librement sa religion sans subir de discrimination (articles 8 et 15). De leur côté, les Nations Unies ont promulgué, en 1992, une déclaration visant à protéger les droits des personnes appartenant à des minorités religieuses, ethniques et linguistiques, réaffirmant ainsi la nécessité d’encourager le respect des libertés individuelles.
Le statut de reconnaissance « publique » à Genève
A Genève, les Eglises protestante réformée, catholique romaine et catholique chrétienne sont reconnues « publiques » depuis 1944. Concrètement, ce statut leur permet de bénéficier des services de l’Etat pour la perception de la contribution financière volontaire de leurs fidèles communément appelée « impôt ecclésiastique ». Les autres communautés religieuses ou spirituelles perçoivent leur revenu de fonctionnement directement de leurs membres.