Les 369 communautés religieuses et spirituelles recensées à Genève en 2013 dans le cadre du projet D’EGLISE EN ASHRAM, ont été regroupées au sein de treize grandes familles. Chacune de ces familles rassemble des communautés qui partagent un certain nombre de convictions religieuses ou de caractéristiques historiques justifiant de les regrouper.
Les communautés baha’ies
Ces communautés se réclament de l’enseignement de Baha’u’llah (1817-1892) qu’elles considèrent comme le fondateur et prophète de la religion baha’ie. Leur doctrine insiste sur trois principes : l’unicité de Dieu, l’unité des religions et l’unité du genre humain. Genève compte une communauté bahai’e.
Les communautés bouddhistes
Les communautés bouddhistes suivent les enseignements de Siddharta Gautama (le Bouddha historique), des enseignements qui visent à se libérer du cycle des renaissances (samsâra) et à progresser vers le chemin de l’éveil (Bodhi). Si, comme les communautés hindoues, elles croient à l’influence du karma, à leur différence, l’ensemble des écoles bouddhistes considèrent qu’il n’existe pas de « soi » individuel (concept appelé anâtman). A Genève, 22 communautés bouddhistes ont été recensées appartenant à trois grands courants.
Les communautés chrétiennes
Les communautés chrétiennes reconnaissent en Jésus le messie et le fils d’un dieu unique l’ayant envoyé sur terre pour sauver les hommes du péché et leur apporter la vie éternelle. 303 communautés chrétiennes ont été recensées à Genève, se réclamant de plus de 13 courants différents.
Les communautés ésotériques
Les communautés ésotériques partagent l’idée que la véritable essence du monde qui nous entoure est dissimulée derrière le voile des apparences, lequel peut être levé par la transmission de connaissances secrètes. A Genève, dix groupes ésotériques ont été recensés, sans compter une dizaine de loges maçonniques qui n’ont pas souhaité participer au projet.
Les communautés jaïnes
Les communautés jaïnes rassemblent les fidèles de Mahâvîra et de ses 23 prédécesseurs, les Tirthankara appelés aussi Jina, les « vainqueurs ». Leurs pratiques visent à atteindre l’éveil et sortir du cycle des renaissances. Genève compte une communauté jaïne.
Communautés juives
Les communautés juives croient en un dieu unique et créateur ayant scellé une alliance (berit) avec le peuple juif par l’entremise d’Abraham. Les juifs considèrent que cette alliance, symbolisée par la pratique de la circoncision (berit milah), a été renouvelée lorsque Dieu donna à Moïse les Tables de la Loi. À Genève, six communautés juives ont été recensées appartenant à trois courants différents.
Les communautés hindoues
Malgré une grande diversité de croyances, de pratiques et d’organisations, les communautés hindoues partagent des références communes : les Vedas (textes de louanges, chants, formules sacrificielles), les Upanishads (textes philosophiques), les Puranas (poèmes à vocation didactique) et des épopées. Elles partagent également l’idée que le karma conditionne la succession des renaissances et mettent l’accent sur le culte à des dieux et déesses ainsi que sur le Dharma. A Genève, huit communautés hindoues ont été recensées.
Les communautés musulmanes
Les communautés musulmanes reconnaissent Muhammad comme le messager d’Allah, dieu unique dont la révélation est consignée dans le Coran. A Genève, 13 communautés musulmanes ont été recensées appartenant à quatre courants différents.
Les communautés sikhes
Les communautés sikhes rassemblent les fidèles de Guru Nânak, de ses neuf successeurs et du Guru Grant Sahib, le livre saint des sikhs considéré comme leur dernier maître spirituel. Elles partagent la croyance en un dieu unique dont la dévotion, assortie d’une vie morale exemplaire, permet de se libérer du cycle des renaissances. Genève compte une communauté sikhe.
Les communautés spiritualistes
Les communautés spiritualistes croient en l’existence d’esprits ou d’entités spirituelles et en la capacité à pouvoir entrer en communication directe avec eux, notamment par l’intermédiaire d’un médium. A Genève, trois communautés spiritualistes ont été recensées dont l’une se rattache à l’Umbanda.
Les communautés taoïstes
Les communautés taoïste suivent le Dao, la « Voie », à la fois l’absolu, l’origine de toute chose et le chemin spirituel du disciple. Le terme « taoïste » fait référence à une pluralité d’écoles, de doctrines, de figures célestes et de pratiques, enrichies et modifiées au fil des siècles. Ces écoles reconnaissent toutefois en Lao zi (Lao Tseu) leur ancêtre commun et le fondateur de la religion. Genève compte une communauté taoïste.
Les nouveaux mouvements religieux
Les « nouveaux mouvements religieux » constituent un ensemble hétéroclite de groupes qui partagent néanmoins certaines caractéristiques. Tout en puisant souvent dans des traditions religieuses qui leur préexistent, ces communautés ont apporté des variations qui les distinguent de cette influence. L’adjectif « nouveau » fait référence à leur naissance relativement récente et surtout aux réinterprétations qu’elles proposent de textes sacrés, de rites et de pratiques qui se rattachent à d’autres religions. A Genève, six communautés ont été recensées dont trois n’ont pas souhaité participer au projet.
Les autres communautés
Les « autres communautés» de notre typologie sont nées au sein d’une tradition religieuse mais leur évolution vers une théologie spécifique les en distingue clairement aujourd’hui. Tout en restant influencés par leur terreau d’origine, ces communautés possèdent des convictions religieuses, des pratiques et des rites qui leur sont propres. Nous avons recensé une communauté à Genève dans cette catégorie, celle des quakers libéraux.
Les aléas du classement
Tout « classement » est difficile et, dans le domaine des religions, il est indispensable de tenir compte de deux réalités :
- Toute tradition religieuse est en perpétuelle évolution et en interconnexion avec le social. Selon les époques et les sociétés, les fidèles en auront une compréhension différente. Il y a de grandes chances pour qu’un catholique chilien et un catholique valaisan pratiquent et comprennent leur foi différemment.
- L’humain ne se met pas en « en boîte » ! Ces 13 grandes familles ne sont pas « étanches » : certaines communautés peuvent appartenir à plusieurs d’entre elles, d’autres sont inclassables…