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Histoire à Genève

L’Assemblée de Dieu de Genève a été fondée au début des années 1950 mais ses origines remontent à la Mission de Pentecôte, renommée peu après Eglise de Pentecôte et créée à Genève en 1920 par le prédicateur alsacien Christian Siefer. L’émergence de communautés pentecôtistes en Suisse à cette période est due aux visites des grands promoteurs du pentecôtisme que sont Smith Wigglesworth et Douglas Scott.

En 1950, des divisions internes conduisent une partie des fidèles à quitter l’Eglise de Pentecôte (qui sera finalement dissoute en 1983) pour créer un nouveau groupe, désormais affilié aux Assemblées de Dieu (ADD), une dénomination pentecôtiste née aux Etats-Unis. Ce groupe se réunit jusqu’en 1952 dans un local au Petit-Saconnex, puis loue une salle dans un restaurant au 4 rue de Fendt, à Montbrillant. Le nombre croissant de fidèles l’oblige à déménager à la rue du Général-Dufour. La communauté se déplacera ensuite à la rue des Voisins, à la place du Cirque et à la salle centrale de la Madeleine avant de se fixer en 2002 au centre postal de Montbrillant.

Les années 2000 sont marquées par le rapprochement avec les Assemblées de Dieu genevoises de langue portugaise (en 2003) et espagnole (en 2009) avec lesquelles elle partage les locaux. Les trois Assemblées forment désormais une seule Eglise composée de trois groupes linguistiques : le groupe francophone, qui est devenu en 2005 l’Eglise évangélique de Montbrillant (tout en restant dans la famille des ADD), le groupe lusophone, appelé Assemblée de Dieu brésilienne, et le groupe hispanophone, qui a pour nom Eglise Monte de Sion. Depuis 2008, une Eglise sœur existe à Ferney-Voltaire.

 Sources :

Informations fournies par le pasteur de l’Eglise francophone.

FAVRE, Olivier, Les Eglises évangéliques de Suisse, origines et identités, Labor et Fides, 2006.

KAY, William K., DYER, Anne E., European Pentecostalism, Brill, 2011.

Lieu de culte

L’Eglise loue ses locaux au centre postal de Montbrillant, situé à proximité de la gare Cornavin. Construit en 1984, il a été récemment rénové et exploite ses 20 000 m2 de surfaces inoccupées par des locations à des tiers, dont l’Office cantonal de l’emploi et l’Office cantonal des assurances sociales.

L’Eglise a déménagé à plusieurs reprises au sein du centre et occupe le numéro 18 depuis fin 2012. 450 m2 répartis sur trois niveaux sont dévolus aux activités des trois Assemblées. Du sous-sol au premier étage, se répartissent des salles accueillant les activités dédiées aux enfants, une nurserie, une salle de culte surplombée d’une galerie et des bureaux. L’Eglise prête régulièrement la salle de culte à une ADD de langue amharique (éthiopienne).

 

Activités

Les trois Assemblées réunies comptent environ 400 membres originaires d’Afrique et d’Europe pour les francophones, d’Amérique du Sud pour les hispanophones et les lusophones (qui comptent aussi quelques Portugais). Bien qu’appartenant tous à la même dénomination, les Assemblées de Dieu, les trois groupes linguistiques divergent sur certaines pratiques propres à leur région d’origine : l’hymnologie et les cantiques varient d’une communauté à l’autre ; à la différence des francophones, les Latino-américains utilisent des « boîtes de promesses » (boîtes dans lesquelles les fidèles écrivent des engagements qu’ils prennent devant Dieu) et célèbrent la communion un dimanche par mois (chaque dimanche pour les francophones) après avoir jeûné la veille et prié durant toute la nuit précédant le culte (nuit de vigile).

L’Eglise emploie cinq pasteurs dont deux femmes et s’investit dans des activités sociales (dont la récolte d’habits et de nourriture pour les personnes dans le besoin, des cours de français, et Frater Noël).

Les membres se retrouvent pour le culte dominical, chacun dans sa langue (à 10h en français et en amharique, à 14h en espagnol, à 19h en portugais), et deux fois par mois, dans les groupes de maisons, appelés les « soukkot » (sur le modèle de la fête juive, la « fête des cabanes »). Ces soukkot sont des réunions entre fidèles de l’Eglise qui se retrouvent en petits groupes pour partager des enseignements bibliques. Pour les enfants entre 3 et 12 ans, cet enseignement est donné lors de l’école du dimanche, pendant le culte. Les adolescents et jeunes adultes se rassemblent quant à eux un samedi sur deux pour des lectures bibliques et des prières. Des activités leur sont également proposées régulièrement (repas, théâtre, musique).

Les Assemblées de Dieu de Genève-Montbrillant appartiennent au Réseau évangélique genevois et aux ADD de Suisse Romande dont le siège est à Yverdon.

Les Assemblées de Dieu

Les Assemblées de Dieu (ADD) voient le jour aux Etats-Unis en 1914 lorsque, préoccupées par la stabilité de la doctrine, la reconnaissance légale, la formation des pasteurs et l’unité spirituelle, 300 Eglises pentecôtistes se rassemblent à Hot Springs (Arkansas). Leur but est de se regrouper tout en restant autonomes. En 1916, des divisions théologiques obligent le Conseil à adopter un crédo commun. Ce dernier, resté inchangé jusqu’à ce jour, embrasse une orientation évangélique conservatrice marquée par une spiritualité pentecôtiste. Les 16 articles insistent sur l’autorité de la Bible, inspirée par Dieu et réglant la conduite du croyant, le baptême dans le Saint-Esprit, la guérison divine et la seconde venue de Jésus sur terre.

Au Brésil et au Royaume Uni, les ADD connaissent tout au long du 20e siècle une expansion remarquable. Au Brésil, elles deviennent dans les années 1970 la plus large communauté protestante du pays et, selon l’encyclopédie Religions of the world, le nombre de fidèles aurait dépassé les 6 millions au tournant de ce siècle. En Grande Bretagne et en Irlande, il y aurait environ 700 congrégations se réclamant des Assemblées de Dieu.

Au total, les ADD compteraient actuellement plus de 65 millions[1] de membres dans le monde. A Genève, il existe actuellement une douzaine d’Assemblées de Dieu, dont quatre appartiennent aux Assemblées de Dieu de Suisse Romande.

 


 

[1] Chiffre donné par le site des Assemblées de Dieu des Etats-Unis, http://ag.org/top/About/statistics/index.cfm

La religiosité pentecôtiste

Le pentecôtisme apparaît aux Etats-Unis au début du 20e siècle dans le sillage de deux prédicateurs, Charles Fox Parham (1873-1929) et William James Seymour (1870-1922). Ce courant évangélique, qui se répand rapidement dans les communautés afro-américaines, accorde une importance particulière aux « dons spirituels » dispensés par le Saint-Esprit aux fidèles comme aux disciples de Jésus le jour de la Pentecôte (don de parler en langues ou glossolalie, don de prophétie et de guérison).

Les pentecôtistes distinguent deux sortes de baptêmes : le baptême d’eau, prodigué par immersion, signe de la conversion et de l’entrée dans la communauté chrétienne, et le « baptême dans le Saint-Esprit », expérience spirituelle de communion avec ce dernier, manifestée par le parler en langues (glossolalie).

La théologie pentecôtiste insiste sur le rôle salvateur de Jésus dont la mort sur la croix est comprise comme  un rachat des péchés des hommes. Elle insiste aussi sur la guérison des malades accordée par Dieu aux croyants et sur le retour de Jésus sur Terre pour établir un règne de mille ans au terme duquel le mal sera vaincu et les justes sauvés lors du jugement dernier.

Indications bibliographiques :

BALMER, Randall, Encyclopedia of evangelicalism, Baylor University Press, 2004.

KAY, William K., Dyer, Anne E., European Pentecostalism, Brill, 2011.

LIVINGSTONE, E. A. (ed.), The Concise Oxford Dictionary of the Christian Church, Oxford University Press, 2006 (version online 2013).

MELTON, Gordon J., BAUMANN, Martin (dir.), Religions of the world, a comprehensive encyclopedia of beliefs and practices, ABC Clio, 2002.

MCDERMOTT, Gerald R. (ed.), The Oxford handbook of evangelical theology, Oxford University Press, 2010.

PATTE, Daniel (éd.), The Cambridge dictionary of Christianity, Cambridge University Press, 2010.

STOLZ, Jörg, FAVRE, Olivier, GACHET, Caroline, BUCHARD, Emmanuelle, Le phénomène évangélique, analyse d’un milieu compétitif, Labor et Fides, 2013.

STOLZ, Jörg, «All Things Are Possible. Towards a Sociological Explanation of Pentecostal Miracles and Healings », Sociology of Religion 72(4) pp. 456-482.