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Histoire à Genève

La paroisse de Genève est la première des quatre paroisses néo-apostoliques présentes dans le canton. Elle a été créée en 1909 par un prêtre de l’Eglise néo-apostolique de Zurich[1] venu s’installer à Genève. Les premiers services religieux ont lieu en langue allemande à son domicile, rue Voltaire, dans le quartier de la Servette. Puis, un prêtre venu de Berne prend sa suite en 1912. Peu avant la guerre de 1914-1918, la jeune paroisse s’installe dans un local aménagé aux Pâquis, rue de la Cloche, mais le conflit la prive de ministre. Jusqu’en 1917, elle est visitée tous les 15 jours par des prêtres de Suisse alémanique mais elle ne compte alors qu’une vingtaine de personnes. A partir de 1920, des services religieux sont aussi célébrés en français grâce à l’arrivée à Genève d’un prêtre francophone et à l’adhésion de quelques Romands. En 1928, la paroisse déménage près de la plaine de Plainpalais, rue de la Synagogue, dans un lieu mieux adapté au nombre croissant des fidèles qui sont désormais presque 200. La salle est d’ailleurs agrandie à deux reprises pour abriter jusqu’à 450 membres en 1941. A la fin des années 1940, la communauté, forte à présent de plus de 700 fidèles, fait l’acquisition du terrain actuel, rue Liotard 14, dans le quartier de la Servette, et y fait construire une église. Le nombre de chrétiens néo-apostoliques continue de s’accroître et en 1956 sont créées les communautés de Chêne-Bourg et Versoix, suivies de Vernier en 1961 et Onex en 1972. Les années 1980 marquent l’extension du district de Genève (appelé actuellement district de Romandie Sud) à la France voisine.

Sources :

Eglise néo-apostolique en Suisse, district de Genève, 1909-1986, ed. Eglise néo-apostolique – Suisse, 1986.

Des apôtres et un évangile vivants, Livre du centenaire de l’Eglise néo-apostolique de Suisse, ed. Eglise néo-apostolique – Suisse , 1995.

Membres de la communauté.


 

[1] Zurich est la première ville en Suisse où s’installe l’Eglise néo-apostolique en 1895.

Lieu de culte

L’église a été inaugurée le 12 novembre 1950. Œuvre d’un collectif d’architectes suisses de renom, « Haefeli Moser Steiger » (connus essentiellement pour leurs réalisations en Suisse alémanique), elle est l’un des premiers lieux de culte construits à Genève après la Seconde Guerre mondiale. Les plans du bâtiment sont signés de Werner Max Moser, les éléments de détail et le mobilier de Max Ernst Haefeli.

Le bâtiment est exceptionnel à plus d’un titre. Confortablement lové dans une parcelle arborée, face au parc Geisendorf, il contraste avec la densité urbaine du quartier. Il est constitué de plusieurs espaces qui s’articulent autour du hall d’entrée : la salle de culte principale, en forme de losange, une salle polyvalente, de plan rectangulaire, pour les cultes en langue étrangère et d’autres réunions et activités, et de plus petites salles destinées à l’enseignement (le bâtiment est aussi doté d’un vaste sous-sol qui servait à l’origine de garage à vélos et à poussettes). L’édifice de béton blanc, d’une grande sobriété, convoque la lumière pour tout décor. Les quatre murs de la salle de culte principale, baptisés « murs de lumière » par l’architecte, sont constitués de claustras (parois ajourées) enserrant des oculi (ouvertures circulaires). L’orientation est-ouest de deux des murs et un puits de lumière au centre de la toiture, viennent compléter le dispositif qui a pour effet de diffuser une lueur continue tout au long de la journée. Les soirs de culte, l’église devient lanterne et diffuse l’éclairage intérieur par ses centaines d’oculi.


 

Werner Max Moser

Werner Max Moser est l’un des premiers architectes européens à pousser si loin la forme du claustra. Les oculi ne sont pas formés des pavés ou des briques de verre couramment utilisés pour créer des façades translucides mais de bols de pyrex verts clairs qui, outre leur fort pouvoir isolant, présentaient l’avantage de réduire les coûts de construction et de diffuser une lumière légèrement colorée, changeant de tonalité au fil de la journée et des saisons.

Activités

La paroisse néo-apostolique de Genève compte actuellement quelque 400 membres, essentiellement originaires de Suisse, d’Allemagne, de France et d’Italie (chiffre communiqué par la communauté). Un quart d’entre eux vient régulièrement aux offices religieux qui ont lieu les dimanches et les mercredis. Près de la moitié fréquentent l’Eglise occasionnellement, pour les fêtes ou les rites marquant les étapes importantes de la vie (baptêmes, confirmations, mariages, jubilés de mariage, funérailles, etc.).

En dehors des cultes, les membres les plus actifs de la paroisse se retrouvent régulièrement pour diverses activités : un groupe de choristes répète chaque semaine (le chant tient une grande place dans la liturgie de l’Eglise néo-apostolique) ; les ainés ont aussi leur propre chœur, « le chœur du temps libre », et se réunissent pour des excursions  et des rencontres (conférences, repas, films, etc.) ; les enfants et les adolescents suivent un enseignement religieux hebdomadaire adapté à leur âge. Ils se retrouvent aussi pour des activités ludiques, des camps avec les enfants des autres paroisses de la région, et, dès l’âge de 14 ans (soit, après la confirmation) pour des « réunions de jeunesse » (discussions autour de thèmes les concernant). Une fois par mois, un service divin est donné à l’attention des jeunes de l’Eglise qui se retrouvent aussi une fois par année, lors d’un grand rassemblement national.

L’Eglise néo-apostolique

L’Eglise néo-apostolique plonge ses racines dans les mouvements de « Réveil » qui se développent en Europe de l’Ouest et aux Etats-Unis aux 18e et 19e siècles. Vers 1830 en Angleterre, émerge dans le sillage de ces mouvements et sous l’impulsion notamment d’Edward Irving, un cercle de personnes ayant pour but de renouveler l’Eglise chrétienne en restaurant son organisation primitive, et ce, dans l’attente du retour de Jésus annoncé par le Nouveau Testament. Ce groupe, dont la particularité est d’être dirigé par 12 « apôtres » appelés à leur charge par des « prophètes », prend le nom d’Eglise catholique-apostolique et essaime en Europe en tentant de fédérer les chrétiens. A la mort des apôtres, des dissensions surviennent. Alors que la branche anglaise ne souhaite pas les voir remplacer, de nouveaux apôtres sont désignés en Allemagne. L’Eglise néo-apostolique est issue de la communauté hambourgeoise exclue de l’Eglise catholique-apostolique en 1863 en raison de ces désignations. Dès la fin du 19e siècle, elle fonctionne avec un « apôtre-patriarche » à sa tête.

L’Eglise néo-apostolique est aujourd’hui présente sur les cinq continents et Zurich en est le siège mondial. Son chef est l’apôtre-patriarche Jean-Luc Schneider. Une vingtaine d’apôtres de district, aidés dans leur tâche par environ 330 apôtres se répartissent la direction des différentes Eglises territoriales. Ils sont secondés, au niveau régional, par des évêques, des anciens de district et des évangélistes de district, et au niveau local, par des bergers, des évangélistes de communauté, des prêtres et des diacres.

En Suisse, l’Eglise néo-apostolique déclare compter près de 200 communautés et environ 35 000 membres (chiffres communiqués par l’Eglise).

La religiosité néo-apostolique

La doctrine de l’Église néo-apostolique se réfère essentiellement à la Bible. Elle accorde une importance particulière à l’action du Saint-Esprit, communiqué par l’imposition des mains des apôtres lors du sacrement du Saint-Scellé, et invite ses fidèles à vivre leur foi dans l’attente du retour de Jésus.

Dans la pratique, le service religieux tient une place importante. Il est célébré deux fois par semaine et vécu comme une communion avec Dieu. La cène est donnée aux fidèles à la fin de chaque office.

L’Église néo-apostolique se caractérise par : l’apostolat, l’administration de trois sacrements, les services consacrés aux défunts et la préparation en vue du retour de Jésus.

Dans la croyance des chrétiens néo-apostoliques, l’Église est dirigée par Jésus-Christ, par l’intermédiaire des « apôtres », les responsables de l’Église. Dans la conception de celle-ci, les apôtres ont pour tâche de prêcher l’évangile, pardonner les péchés, administrer le sacrement du Saint-Scellé et ordonner d’autres ministres.

L’Église néo-apostolique reconnaît trois sacrements. Le baptême, donné aux enfants, est considéré comme une grâce lavant le fidèle du péché originel et marque, comme dans les autres Églises chrétiennes, l’entrée du fidèle dans la communauté. La « Sainte-Cène » célèbre la mort et la résurrection de Jésus, la communion des fidèles avec lui, ce qui est de nouveau commun à tous les chrétiens. Le « Saint-Scellé » est un sacrement propre à l’Église néo-apostolique ; il consiste en la communication du Saint Esprit par la prière et l’imposition des mains d’un apôtre sur la tête du fidèle ayant reçu le baptême.

Les services religieux consacrés aux défunts ont lieu trois fois par année et ont pour objectif de dispenser les sacrements à des personnes décédées en vue de les aider à obtenir le salut. Pour les fidèles de l’Église, ces services et actes sacramentels bénéficient aux défunts qui en éprouvent le besoin sans leur être imposés.

Les fidèles de l’Église néo-apostolique pensent que Jésus doit revenir instaurer un règne de paix et de justice sur terre, préalablement au jugement dernier (cette doctrine religieuse est répandue dans de nombreux courants chrétiens datant de la même période ; les groupes qui la soutiennent sont dits millénaristes).  Elle met l’accent sur la préparation de l’homme en vue du retour de Jésus, afin d’être au nombre de ceux qui seront enlevés vers Dieu lors de cet événement. Elle proclame que sa mission se terminera à ce moment-là.

Indications bibliographiques :

Sources académiques :

BAUBEROT, Jean, BOST, Hubert, Protestantisme, Labor et Fides, 2000.

RAKOW, Katja, Neuere Entwicklungen in der Neuapostolischen Kirche, Eine Dokumentation des Öffnungprozesses, Weissensee, 2004.

STOLZ, Jörg, BAUMANN, Martin, La nouvelle Suisse religieuse, risques et chances de sa diversité, Labor et Fidès, 2009.

Flegg, Columbia Graham, Gathered under apostles : a study of the Catholic Apostolic Church, Oxford : Clarendon Press, 1992.

Sources néo-apostoliques :

Eglise néo-apostolique en Suisse, district de Genève, 1909-1986, ed. Eglise néo-apostolique – Suisse, 1986.

Des apôtres et un évangile vivants, Livre du centenaire de l’Eglise néo-apostolique de Suisse, ed. Eglise néo-apostolique – Suisse , 1995.

Catéchisme de l’Eglise néo-apostolique, Eglise néo-apostolique internationale de Zurich, 2012.

Une même foi, un même but, 150 ans de l’Eglise néo-apostolique, 1863-2013, Eglise néo-apostolique internationale, Zurich, 2013.